Hostilité systématique basée sur des rumeurs
Plusieurs faux arguments avancés sont répétés par l’administration de la ville
30 ans après la transformation unilatérale du boulevard en autoroute, les citoyens se sont campés sur leur position.
Nous rencontrons une attitude d’hostilité systématique de certains à l’égard de cette situation historique et plusieurs faux arguments avancés sont répétés par l’administration de la ville.
53.1 Effrayer les payeurs de taxes
C’est une tactique d’intimidation utilisée par l’administration municipale de Beaconsfield :
Par exemple, lorsqu’il ne favorise pas un projet, le maire déclare que son coût sera prohibitif, sans étude ou preuve de ce qu’il avance :
- Il prétend que le projet d’écrans acoustiques coûtera 40 Millions $. Wow c’est un gros chiffre qui fait peur. Mais il « oublie » de mentionner que la part de la ville est limitée à 25% du coût. Si le coût total est plutôt de 30 Millions, notre part sera de 7,5 Millions $, ce qui reviendra à 50$ par résidence pendant 25 ans.
- Lorsque questionné au sujet des améliorations à apporter aux problèmes de circulation dans l’échangeur Woodland,le maire avance « cela coûtera 50 Millions $ »! Aucune étude, un chiffre en l’air.
Cependant, lorsqu’il favorise un projet, le maire évite d’en dévoiler le coût estimé. Il répond :
« Conformément au processus légal d’appel d’offres, il est sage d’attendre que ce sera terminé ». Monsieur le maire, est-ce à dire que nous ne connaîtrons les coûts qu’après qu’un soumissionnaire aura remporté le contrat (???) p.9
- Combien coûtera le projet IMAGINE? 40 Millions $ suffiront-ils ? Voilà plus d’un an que le maire nous dit d’imaginer ce projet. Aucune subvention n’a encore été annoncée. Qui a demandé de déplacer la bibliothèque sur le bord de l’eau? Pas de réponse.
- Combien coûtera l’agrandissement du centre récréatif? Aucun estimé.
Côté Nord: Quel évaluation non documentée le maire nous sortira-t-il lorsqu’on lui parlera d’une étude pour un écran acoustique le côté nord? Va-t-il tout de suite parler de 40 Millions $ ?
53.2 « L’impact » sur la valeur des maisons
« Je ne veux pas payer pour un écran acoustique qui va augmenter la valeur de TA maison. » Voilà un argument entendu fréquemment. Certains m’ont affirmé d’un écart de 20-25%… basé sur rien du tout.
Quelle est la vérité? Nous sommes allés aux sources. Nous avons rencontré trois agents immobiliers professionnels spécialisés dans la zone Beaconsfield sud.
Nous leur avons posé par écrit la question suivante : Si nous construisons l’écran acoustique, pensez-vous que cela augmenterait considérablement la valeur marchande des maisons situées le long de l’autoroute? Dans l’affirmative, quel en serait l’impact (estimation approximative en %) ?
Leurs réponses (ici M. Souini) furent unanimes, (bien que concurrents) :
« L’ajout d’un [écran acoustique] aura TRÈS PEU D’EFFET sur la valeur marchande d’une maison donnée située à proximité immédiate de l’autoroute. Il reste que la maison est toujours située près de l’autoroute et ne bénéficiera donc d’aucune augmentation notable de la valeur marchande. Même optimiste, l’impact maximum qu’un [écran acoustique] puisse avoir sur les valeurs des maisons est une augmentation d’environ 2 ou 3% de la valeur actuelle de la maison sans écran acoustique. »
C’est donc une fausse nouvelle.
53.3 « Vous saviez avant d’acheter »
Certains opposants affirment « Vous saviez à quoi vous attendre en achetant votre maison devant l’autoroute. On n’a pas à payer pour cela. ». Cet argument est faible et de courte vue.
C’est comme vouloir parler de la situation des noirs et du racisme aux USA en oubliant la traite des esclaves des siècles antérieurs. La solution passe par la reconnaissance du problème et de sa cause historique, pas en leur reprochant d’exister ni d’avoir eu des enfants noirs.
Certains ont acheté en hivers, alors que les fenêtres étaient fermées. Plusieurs ont posé la question avant d’acheter. Les vendeurs et les promoteurs immobiliers les ont rassurés en parlant d’un écran antibruit à venir, négligeant de parler de l’opposition de la mairie. Mais personne ne peut s’imaginer l’ampleur du problème avant d’y être confronté quotidiennement. Surtout en été.
53.4 « Si vous n’êtes pas content, déménagez »
Ce commentaire irréel fut entendu plusieurs fois dans la bouche du maire de Beaconsfield pendant les réunions publiques du conseil de ville en 2018 et en 2019. Il fut repris par certains opposants aux écrans acoustiques.
Selon cette approche, il suffit de vendre sa maison pour régler le problème. Donc, monsieur le maire, on passe le problème au suivant SANS LE RÉGLER ??? Bel exemple de responsabilité!
Près du tiers des résidents de Beaconsfield ne peuvent profiter de leur terrain ni ouvrir leurs fenêtres en été à cause du bruit et de la pollution de l’air et vous leur dites de continuer à subir ce risque pour leur santé ou alors de transférer ce cadeau empoisonné ???
Voilà une déclaration irresponsable, quel leadership éclairé!
Lorsqu’il prête serment au début de son mandat, chaque maire prend implicitement l’engagement de protéger sa population. Refuser de régler cette situation c’est trahir son serment et 6,000 citoyens.
Voilà plus de 30 ans que l’administration municipale connait les effets négatifs de l’autoroute sur la santé de plusieurs de ses citoyens. Ces effets sur la santé sont cumulatifs. Ces résidents risquent leur santé sans jamais avoir été consultés.
C’est une question de santé publique, pas une question d’argent.
53.5 « Mur Laid »
En septembre 2015, sortant de la rencontre avec le Ministre des Transports Robert Poeti qui lui proposait alors de payer 75% du coût de l’écran, le maire a dit :
« Il y a des plus et des moins à avoir un mur. Je crois qu’il sera 100% efficace pour réduire le bruit, c’est clair. Mais un mur, c’est un mur. »
Quel argument prodigieux! Nous parlons de la santé de milliers de personnes et vous êtes émus de l’apparence du mur? On ne peut PAS présumer qu’il sera laid avant même de débuter sa conception.
Un écran acoustique protège les citoyens 12 mois par année. On ne peut pas le cacher dans un garage comme une fondeuse à neige.
La technologie a évolué. Il existe toutes sortes d’écran en toutes sortes de matériaux. Une étude du MTQ en 2012 propose des solutions variées, et la plus importante, à notre avis, consiste
« à analyser tout projet d’aménagement à l’échelle du quartier et de chercher la compatibilité des éléments entre eux que ce soient les éléments de l’écran (formes, matériaux, textures, etc.), l’aménagement des végétaux, que des fonctions d’usages et d’activités de proximité. » Page 183
L’esthétique peut donc être contrôlée, mais est-ce plus important que la santé de milliers de citoyens?
C’est là un faux problème.
53.6 « Le bruit va bondir du côté nord »
Nous entendons parfois cette affirmation dans la bouche des « anti-murs » . Selon cette théorie, les barrières antibruit réfléchiraient le son sur les côtés opposés aux écrans.
Caltrans (California Department of Transportation), est l’équivalent en Californie de notre Ministère des transports (MTQ). Ils ont installé et étudié des centaines de kilomètres d’écrans antibruit.
« Les résultats d’études impliquant une augmentation du niveau de bruit pour des écrans du côté opposé d’une route, concordent remarquablement avec les calculs théoriques (…).
Pour des distances de 50 à 100 pieds, les augmentations étaient généralement de O à 1 dBA. À 400 pieds, les résultats mesurés étaient une augmentation de 2,4 dBA tel que calculé pour de plus longues distances. »
Rappelons que l’INSPQ (2018) affirme qu’une différence de bruit est perceptible à partir de 3 dBA. Installer un écran acoustique du côté sud n’aura donc aucun impact perceptible pour les riverains du côté nord.
53.7 « Je sais »
Les citoyens de Beaconsfield se situent dans trois groupes que nous considérons à peu près égaux en nombre :
- Ceux qui souffrent et qui veulent une solution, ils vivent dans le corridor pollué, parlent d’environnement et d’une meilleure qualité de vie,
- Ceux qui sont contres, ils vivent loin du corridor, ils parlent d’eux-mêmes et de leur argent,
- Ceux qui sont neutres, ils sont partout dans la ville et sont indifférents au débat.
Beaucoup des « contres » souffrent de l’effet Dunning-Kruger, aussi appelé effet de sur-confiance. Ces deux prix Nobel (2002) on décrit ainsi l’effet qu’ils ont documenté: « C’est un biais cognitif selon lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leur compétence ». Ils ne disent jamais « je ne sais pas ! » mais plutôt dit « je sais ! » avec la certitude de l’ignorance, et souvent même avec arrogance. Certains parlent d’ignorance de l’ignorance.
Dans notre situation plusieurs des « contres » croient tout savoir sur la question, ils propagent des faussetés sans connaître les faits : « il n’y a pas de problème de pollution à Beaconsfield », « c’est une dépense inutile », « je ne paierai pas pour augmenter la valeur de TA maison ».
La seule solution pour corriger cette ignorance, c’est d’informer, de faire cheminer leur connaissance, d’« éclairer leur lanterne ». S’ils sont ouvert d’esprit, bien sûr.
C’est là un des objectifs de ce site web : documenter, informer, éduquer, illustrer, montrer les problèmes.