52 – Corriger une injustice pour le tiers de la population

Une autoroute en pleine zone résidentielle

On ne les a pas consultés, mais ils paient durement à chaque jour

Le mouvement en faveur de la construction d’écrans acoustiques à Beaconsfield veut corriger une injustice commise il y a 30 ans. Cette injustice n’a jamais été réparée parce que la ville de Beaconsfield ne veut pas payer sa part. Donc, les citoyens paient pour cet entêtement.

52.1 Injuste pour qui?

Aujourd’hui Beaconsfield est une ville résidentielle divisé en son centre par un corridor pollué constitué d’une autoroute et de quatre voies de chemin de fer.

  • Près de 6,200 résidents, près du tiers de la population de Beaconsfield, souffre de ne pas être protégée de cette pollution excessive. Des dizaines de citoyens sont malades de l’autoroute.
  • De même pour les écoles. Il y a 4 écoles et deux garderies à moins de 300 mètres de l’autoroute. Il s’agit de 3,700 enfants qui résident ou vont à l’école dans ce corridor pollué. La plupart de ces institutions étaient là avant la transformation en autoroute. Ces enfants, leurs parents, et le personnel n’ont jamais émis leur opinion. La commission scolaire assigne les enfants aux écoles. Ils y vont subir les assauts du bruit 200 jours par année.

Il importe de corriger ces inégalités de toute urgence afin que tous ceux qui habitent le territoire de Beaconsfield, puissent obtenir une qualité de vie acceptable.

52.2 Quelle injustice ? Jamais consulté, jamais protégés

Avant 1987, ils étaient des milliers de citoyens d’un quartier paisible construit le long d’un boulevard. Voici des photos tirées du rapport du MTQ en 1987.

La transformation du boulevard Toronto-Montréal en autoroute durant les années ’90 fut une très grande injustice envers ces riverains de l’autoroute. Jamais ces résidents n’ont été consultés, ni avant, ni après la transformation. Ils n’ont pas demandé cette situation. Ils n’en sont pas responsables. Mais ils en subissent quotidiennement les effets nocifs depuis plus de 30 ans. Leur environnement paisible fut transformé en un enfer.

Cette transformation a placé Beaconsfield dans une situation unique dans la région de Montréal et possiblement au Québec : Une autoroute en pleine zone résidentielle et sans protection pour les citoyens. Est-ce là un milieu de vie de haute qualité?

52.3 Les maisons étaient là AVANT au sud

La plupart des centaines de maisons et des écoles le long de l’autoroute étaient là AVANT la transformation du boulevard. Le MTQ en témoigne dès son premier rapport :

« On dénombre [dans la zone à 300 mètres au sud de l’autoroute] environ 850 logements répartis dans des bungalows et cottages d’âge moyen de 20 à 25 ans » Page 13

« L’utilisation du sol dans cette zone de Beaconsfield est à 79,32% résidentielle, 5,04% publique et 4,85% parcs et terrains de jeux. » Page 13

Le diagramme suivant confirme que les résidences à Beaconsfield étaient presque toutes construite avant 1986.

Remarquez qu’à Beaconsfield, presque tout était construit en 1986

52.4 L’administration n’a RIEN FAIT au nord

Du côté nord, les trains étaient là avant les maisons, mais AUCUNE MESURE DE MITIGATION n’a été même étudié lors de la construction (ni depuis) des blocs d’appartement de la rue Elm, entre 1965 et 1998. Sur plusieurs centaines de mètres, les rails sont même surélevés de plusieurs mètres par rapport à la rue Elm. Le bruit des trains va donc encore plus loin.

52.4 Quelles actions ont causé les dommages?

Côté Sud : Plusieurs actions ont augmenté le niveau de bruit subi par les résidents depuis 1987:

  • Retrait des feux de circulation et construction de passages routiers souterrains :
    • Au Boulevard St-Charles
    • Pointe-Claire : à l’avenue Cartier (1988)
    • À l’avenue Woodland (1998)
  • Rehaussement d’au moins un mètre de la chaussée de l’autoroute près de Woodland (1998).
  • Limites de vitesse augmentées de 70 à 100 km/h., toujours sans consultation.
  • Nombreux permis de construire  à moins de 100 mètres de l’autoroute dans la zone violet (>70 dBA) et dans la zone rouge (> 65 dBA).
Maisons en construction à 5 mètres de l’autoroute en 2017

Côté Nord : Aucun effort de mitigation du bruit des trains depuis la construction des résidences et les blocs à appartement le long d’Elm (années ’60 à ’90):

  • Aucune tentative de mesurer le niveau de bruit du côté nord, ni pour évaluer les solutions requises pour protéger les résidents. Seules des mesures préliminaires du MTQ ont été prises en 2010. Mais, dans son analyse, le ministère s’est vite libéré de toute responsabilité à cause des trains.
  • Émission de nouveaux permis de construire des blocs et même des condos multi étages (ex. : Adamus) où AUCUN ÉCRAN ne pourra jamais être assez haut pour protéger les résidents des étages 3 et +. Iriez-vous vivre là ?

52.5 Ce problème est reconnu par tous

Plusieurs études scientifiques démontrent la réalité des problèmes de santé le long des autoroutes. Des études à Beaconsfield, au Québec et à travers le monde sont unanimes à ce sujet.

« Les citoyens de Beaconsfield ont assez souffert » a ajouté le Ministre des Transports Poeti en 2015. Son ex-ministère s’apprête à faire une TROISIÈME proposition pour résoudre cette situation (1987, 2010 et maintenant).

52.6 Une injustice immorale

La première priorité d’un maire élu c’est de protéger la santé de ses citoyens.

Le maire de Beaconsfield reconnait publiquement, en 2018 (P.3), qu’il y a un problème de pollution et santé publique le long de l’autoroute 20. Et, en 2015, il reconnaît qu’un écran acoustique va régler cette situation :

“Il y a des plus et des moins à avoir un mur. Je crois qu’il sera 100% efficace pour réduire le bruit, c’est clair. ”

Mais il refuse d’agir à cause des coûts. (!?!) Le maire, vous a-t-il été élu comme comptable ou pour faire le bien dans notre communauté?

Du point de vue moral, il n’y a aucune différence significative entre tuer et laisser mourir, entre rendre malade et ne pas faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter la maladie.

C’est donc une situation immorale.

AUCUNE mesure d’atténuation du bruit ou de la pollution atmosphérique n’a encore été implantée en plus de 30 ans. Plusieurs citoyens de Beaconsfield souffrent en silence.

Il est grandement temps d’agir